Un chantier titanesque en réécriture !
Dans un de mes derniers billets, j’espérais avoir fini la réécriture de mon premier roman avant mon départ en vacances en juillet.

Pourquoi cette échéance de juillet ? Parce que je sais combien il est difficile de se remettre à l’écriture après des semaines d’interruption. Le muscle de l’écriture ne s’est pas exercé, il s’est avachi, il a perdu de sa tonicité, de son efficacité et de sa précision. Le muscle de l’écriture s’entretient, en ce qui me concerne week-end après week-end, j’en suis convaincue pour l’expérimenter depuis un an. Après une longue pause, il faut réamorcer le geste et la routine d’écriture, dérouiller son cerveau tout raplapla après des semaines à glander. On a le sentiment désagréable et flippant que tout est perdu, qu’on n’arrivera plus à pondre trois mots, une phrase, un paragraphe, que tout ce qu’on écrit n’est bon que pour la poubelle.
Aujourd’hui, ce formidable élan d’écriture me porte. Je bosse sur mon manuscrit intensément chaque week-end, parfois en semaine quand je ne suis pas trop crevée par ma journée de travail. Je surfe sur cette vague agréable et satisfaisante. Mon chantier avance. Pas aussi vite que je le souhaiterais, mais il avance. J’aimerais tant rester dans ce flux positif.
Le hic de l’histoire :
- Je n’ai corrigé que la première partie, soit 86 pages et 18 chapitres.
- Mon roman comporte un prologue, 307 pages , 78 chapitres et un épilogue.
- Je pars en vacances le 22 juillet prochain pour trois semaines.
=> Question : comment corriger et réécrire en un mois les 221 pages restantes ?
Un mois, l’objectif est ambitieux !
Relevons un point positif tout de même : j’avance ! J’ai même le sentiment d’aller de plus en plus vite. Seulement, ce ne sera pas suffisant pour tout finir dans le délai.
Ma plume corrige, améliore, supprime, rajoute.
J’ai ainsi créé deux nouveaux chapitres consacrés à Jo, l’un des personnages clés du roman que ma correctrice m’avait demandé d’étoffer. Il doit avoir la même importance que Gilles, le mari de Lorraine, autre personnage important de l’histoire.
Je me suis également attachée à incarner au mieux le personnage de Matthias, le frère de Lorraine qui était essentiellement raconté dans la première version : je lui donne une voix, une présence, une histoire.
Côté suppressions, je ne fais pas de quartier : dès que je vois un adverbe, je l’extermine. Dans la première version du manuscrit, je ne m’étais pas rendue compte à quel point je me réfugiais dans les adverbes. Autre refuge, les mots doudous comme les appelle ma correctrice/béta lectrice : petit, grand, un peu, vraiment… Les adverbes et les mots doudous doivent être utilisés avec parcimonie. Ils ne servent pas toujours le texte, peuvent même l’affaiblir.
Pour renforcer l’impact de mon texte, je chasse aussi le verbe faible : avoir, être et les autres. Ils pullulent dans mon premier texte. Là encore, cela m’avait complètement échappé.
Le passage de mon manuscrit chez une béta lectrice a été une révélation pour mon écriture, la décision la plus importante que j’ai prise et une étape déterminante dans mon parcours. Rien de mieux qu’une personne extérieure pour pointer ses défauts et tics d’écriture.
Ne pas utiliser d’adverbes et de verbes faibles : ces principes de base je les connaissais en théorie, j’avais potassé mon sujet avant et pendant l’écriture. Mais les habitudes sont coriaces. Je dois avouer que le rapport de Leslie a été une claque salvatrice et une remise en question de la façon dont j’écrivais.