L'été va mettre mon travail d'écriture à rude épreuve.

La semaine dernière, nous nous sommes échappés deux jours avec mon mari, loin de la maison, loin des soucis quotidiens, loin du travail. Nous ne sommes pas allés très loin, à Metz simplement, à deux heures de chez nous. Mais ce que cette escapade était ressourçante après ces longs mois de confinement ! Seulement, il y a un problème de taille : j’y ai laissé la motivation.
Je suis fatiguée de ces deux jours durant lesquels nous avons crapahuté, dans la vieille ville, au centre commercial Muse et parmi les trois expos du musée Pompidou, Arcimboldo et Chagall entre autres. Je suis extenuée et mon cerveau rechigne à écrire, à l’idée même d’écrire.
Voilà où stationne ma motivation depuis vendredi dernier. Depuis cinq jours. C’est le degré zéro de la motivation. J’ai vaguement écrit samedi, enfin jeté quelques notes sur un carnet, et rien du tout dimanche, ce qui ne m’est pas arrivé depuis pas mal de temps, je dirais depuis le début du premier confinement. Alors, imaginez une seconde mon état d’esprit ! Je culpabilise franchement et d’un autre côté, impossible de déjouer ma mauvaise volonté. L’énergie me manque, l’élan me manque et l’été me fait de l’œil ! C’est terrible ! Les conditions ne sont pas réunies pour m’élancer dans l’écriture, elles sont contre moi. Non, je ne vire pas à la parano 🙂
Comment s'organiser pour l'été ?
Question à laquelle il est difficile de répondre car les sollicitations extérieures ne manquent pas.
Peut-être devrais-je me contraindre ? Mais j’avoue, je suis assez butée comme fille, rappelez-vous comme il m’a été difficile d’entamer l’écriture de mon premier roman. Les arguments pour ne pas écrire sont légion en ce début d’été, même s’il pleut à longueur de journée et que le soleil n’est pas au meilleur de ses capacités. L’hiver, je m’en sors bien avec le travail d’écriture car je suis un ours, j’hiberne dès les premiers froids et les premières grisailles. Je me calfeutre chez moi, je me réfugie derrière mon écran d’ordinateur et j’écris, bien au chaud, une bonne partie de la journée. Il ne manque plus que le poêle pour me tenir compagnie et mon bonheur serait complet.
La semaine dernière, ici sur ce blog, j’écrivais un premier billet sur mon chantier de réécriture et je m’interrogeais sur son état d’avancement durant la période estivale. Hum, comment vous dire que ce projet a du plomb dans l’aile : jamais, je ne parviendrais à terminer ma réécriture avant le 23 juillet, date du début de mes vacances, en sachant, que nous nous octroyons une nouvelle escapade en famille en Bourgogne, à Dijon plus précisément, le grand week-end du 14 juillet !
Ce n’est pas gagné !
En réfléchissant, je me dis que je ne dois pas me mettre la ratte au court bouillon : si mon cerveau bloque, s’il sature, je dois l’écouter, y aller mollo. Rien ne presse après tout ! Je n’ai aucune injonction, de personne. Je n’ai pas d’éditeur qui m’impose une dead-line. Je suis ma propre patronne, je peux avancer au rythme où je l’entends cet été.
Au lieu de me contraindre à l’écriture cet été, je dois m’autoriser à prendre le temps de profiter. Je dois me ménager une pause méritée. Sans m’éloigner complètement de mon chantier de réécriture, je ne dois pas me fixer d’échéances contraignantes et paralysantes. En l’écrivant, je reconnais que les échéances que je me fixe stérilise toute ma motivation. Je mets à chaque fois la barre trop haute. Ca me stresse, je frôle le burn-out avec des objectifs impossibles à tenir. Mon cerveau se braque et la machine s’enraille. Les contraintes et les objectifs fixés entachent le bonheur que j’ai à écrire, lui enlève sa part de joie.
Quand je n’ai plus de plaisir à écrire, je sais que je suis à bout de souffle, que je dois aller reprendre des forces.
J’ai une méthode, les livres et les podcasts ! 🙂