Il était une fois des histoires

Le blog de Laetitia Midou, romancière

Souvenir, souvenir….

On la connait tous cette chanson de Charles Trenet : « Nationale 7 » a fait l’été 1955 !

En 1955, la nationale 7 était la route des vacances, celle qui emmenait des milliers d’automobilistes dans le Midi, vers leurs lieux de villégiature.

Charles Trenet, comme beaucoup de français, se rendait souvent dans le Sud de la France et empruntait très régulièrement la nationale 7. L’idée de cette chanson lui est venue un matin dans sa maison de Juans les Pins.

Ah, on ne se lasse pas de cette chansonnette 🙂

Je suis une marathonienne de l'écriture. 

Deux catégories de romanciers à mon sens :

  • les sprinters qui écrivent leur roman en un souffle. Le roman final ressemble peu ou prou à leur premier jet. Chapeau bas, je m’incline !
  • les marathoniens dont je suis. Et là, je développe.

J’aimerais être des premiers, une Kermit la grenouille à l’écriture affutée qui te pond des intrigues ciselées en un jet. Mais mon tempérament s’y oppose fermement. Mes premiers mots sont d’une banalité affligeante, mes phrases pataudes. Toujours je doute, toujours je reprends jusqu’à ce que l’idée et la phrase sonnent juste. Je peux reprendre une cinquantaine de fois un paragraphe, un chapitre. Je suis patiente et titilleuse, ça va, ça ne me contrarie pas. J’adore la réécriture. Des flashs viennent au fur et à mesure, souvent le matin au saut du lit, les détails sur des personnages par exemple, un chapitre entier, l’épilogue, c’est ainsi que je construis mon histoire. Une espèce de millefeuille qui prend forme sur la durée.

Prendre son temps m’apporte des avantages et densifie mon texte. Alors, certes, finaliser un roman en quatre ans, c’est long, très long, mais c’est le rythme qui semble être le mien. Je ne complexe plus. C’est ainsi et je préfère y voir le positif. Ou alors, c’est le temps qu’il me fallait pour écrire le premier, le temps de l’apprentissage. Et pour les prochains, j’irais plus vite. Je ne sais pas. A voir pour le second, j’ai commencé à l’écrire en mars 2020. Le premier jet est terminé depuis peu.

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Nicolas Boileau. 

Alors, dans mon cas, c’est cinquante fois….C’est mon actualité du moment. 🙂

Rappel des faits

J’écris mon premier roman depuis février 2018. L’écriture de l’histoire est terminée depuis février 2020. J’en ai fait l’écho ici sur le blog. Quelle victoire ! Depuis le temps que je m’inventais des excuses pour ne pas écrire.

J’ai envoyé mon manuscrit à des maisons d’édition par mail, c’était au début du premier confinement. Aucun retour. Je me pose des questions. Je réfléchis à l’autoédition. Et pourquoi pas ? Je ne peux pas me résoudre à laisser Lorraine et ses acolytes mourir dans un tiroir de mon bureau.

En fin d’année dernière, la boule au ventre, ma décision est prise : j’envoie mon manuscrit à une correctrice professionnelle. Un an que j’avais mis mon roman de côté. Suite aux conseils éclairants de Leslie, autant sur l’écriture que sur l’intrigue, je reprends l’histoire et m’y replonge à nouveau. Ca fait un mois maintenant.

C’est l’actu chaude du moment, la réécriture du premier roman, un chantier qui m’enthousiasme et auquel je m’attelle après le boulot, le week-end, lors des quelques vacances que je m’octroie ici et là. Je me rends compte à quel point j’ai évolué en un an, à quel point mon style a progressé, c’est une sacrée surprise. J’espère pouvoir finir les corrections avant les vacances d’été pour reprendre l’écriture du deuxième roman. Je n’ai qu’une hâte : le polir comme il le mérite. Hélas, le temps n’est pas élastique. Et une règle : un roman après l’autre pour ne pas se disperser.

Et j’y reviens : être une sprinteuse serait l’idéal. J’ai tant d’histoires à raconter et si peu de temps à y consacrer.

J'ai planté le décor de mon premier roman sur la Nationale 7. A Lapalisse. 

Nous sommes en 2017. A l’origine, mon histoire devait se dérouler en Alsace où je vis depuis treize ans.


Alors que nous écoutons la radio sur la route de nos vacances, un reportage sur la Nationale 7 m’interpelle, fait écho à l’histoire qui couve depuis deux ans dans ma tête. Je demande aux enfants de faire le silence. Vœu pieu. Alors, je monte le son et tends l’oreille, captivée. Mon cerveau s’agite, quelque chose se passe. Des connexions se créent, c’est un feu d’artifices d’idées qui fusent en tout sens. Ces instants magiques, où ce que j’entends, ce que je lis, ce que je vois viennent enrichir mon imaginaire, compléter des idées, sont rares et carrément jubilatoires.

Le chroniqueur raconte les embouteillages légendaires de Lapalisse à l’époque des chassés croisés des vacanciers sur la Nationale 7, avant les autoroutes A6 et A7. Aujourd’hui, plus de vrais bouchons à Lapalisse mais « des faux » reproduits à l’identique tous les deux ans avec des véhicules des années 50 et 60. Autrefois redoutés, les embouteillages de Lapalisse sont aujourd’hui une fête qui attire des nostalgiques, des curieux toujours plus nombreux. Beaucoup jouent le jeu et portent des costumes d’époque.

Après le reportage à la radio, je lévite au-dessus de mon fauteuil, je suis éblouie par l’histoire que je viens d’entendre. Cela ne fait aucun doute pour moi, je tiens le décor qui manquait à mon histoire. Ce sera la Nationale 7, Lapalisse et son embouteillage historique reconstitué. C’est une évidence. Les semaines passent, les mois, rien ne vient ébranler cette conviction.

En 2018, en février, je profite d’une période d’inactivité et me lance dans l’écriture. Je sais que je n’aurais pas d’autres occasions. Je dois la saisir.

La décision est prise alors de faire un road trip sur la Nationale 7 en partant de Montargis là où vit ma belle-famille jusqu’à Lapalisse. Je dois m’imprégner des lieux pour les restituer au mieux dans mon roman. Nous sommes fin avril 2018.

La pluie est notre compagne de route, elle renforce le côté nostalgique de l’escapade. Nous nous extasions et photographions tout : des bornes Michelin, d’anciennes publicités sur les façades des maisons, certaines étant parfois très bien conservées, des hôtels, des restaurants avec des enseignes d’époque, des garages abandonnés, de vieilles pompes à essence, un cinéma….Quel bonheur cette chasse au trésor des derniers vestiges de la Nationale 7, quel bonheur cette remontée dans le temps !


Et puis l’arrivée à Lapalisse : les souvenirs remontent. Je me rappelle du château surtout. Je suis du coin. Une fille de l’Allier. Ici, je suis venue quand j’étais gamine pour disputer un tournoi de baskets. J’adore le basket, mais je ne pratique plus. Mes souvenirs ne me disent plus si nous avons gagné. Je me rappelle surtout du bonheur de prendre le car pour la journée et de jouer contre une autre équipe, chez elle. C’était exotique. C’était l’aventure pour une gamine de la campagne qui ne partait jamais en vacances.

Photos, films et prises de notes au fil de nos découvertes dans le bourg de Lapalisse.

Deux mois que j’écris mon roman et j’imagine que je pourrais croiser Lorraine, mon héroïne, Gilles, son mari, Maryline sa meilleure amie, Mado, Jacky, ses parents….Ca me fait une drôle d’impression de me retrouver chez eux.

Cette virée au pays de mes personnages a été une étape cruciale dans la rédaction de mon roman, un booster inestimable, une expérience à renouveler pour les prochains romans.

Et pour l’embouteillage de Lapalisse, je n’ai pas encore eu cette chance de m’y rendre. En 2018, un empêchement a contredit ce projet et en 2020, le COVID a annulé l’édition.

Sera-t-il reconduit en 2021 ? Pourrais-je enfin me plonger dans les années d’après-guerre le temps d’un week-end ?

Je croise les doigts. Hâte de retourner chez Lorraine !

Ca, c’est la question piège. Vraiment !

Mon roman « Shimmy shimmy ! », je ne sais pas le classer, le catégoriser dans un genre. Pour moi, il est hors genre car il est fait de plusieurs genres : saga familiale, feel good, roman d’apprentissage.

Le problème est qu’il important de classifier les romans mais quel casse-tête !

Si je ne devais choisir qu’un genre, je choisirais Saga familiale. Mais peut-on réellement le qualifier de saga familiale ?

Quand on regarde la définition dans Babélio : « Une saga familiale est un récit, une épopée à caractère quasi mythologique racontant l’histoire d’une famille sur plusieurs générations. »

Oui, effectivement, mon roman retrace l’histoire de Lorraine et de sa famille, soit trois générations racontées, celle des grands-parents, Marguerite et Marcel, celle des parents de Lorraine, Jacky et Mado. Le roman raconte également le destin tragique de Mathias, le frère de l’héroïne et des personnages qui gravitent autour de cette famille.

Raconter des histoires de famille et leurs secrets, c’est mon dada je l’avoue.

Toutefois, mon roman parle d’autres choses : il parle du destin de Lorraine, de ses tentatives pour se sortir du pétrin familial et réaliser enfin son rêve de croisière. A ce titre, il s’agit d’un roman d’apprentissage ou roman d’initiation.

Le roman d’apprentissage ou d’initiation ou de formation, d’après l’encyclopédie Larousse en ligne , « désigne un type de récit où le personnage principal se « forme » et mûrit au contact du monde et par les expériences qu’il y vit. Le roman de formation ne part pas de l’idée de l’homme « fait » qui aurait à se confronter à un ordre figé (épique) sous la forme d’une épreuve, mais introduit la notion optimiste de devenir, tant pour l’individu que pour la société où il évolue : la vie est un champ d’expérience, une école qui modèle progressivement le héros et sa conception du monde ».

Si on fait un parallèle avec mon roman, Lorraine se jette dans l’arène de la vie, se frotte aux difficultés qui se présentent à elle avec plus ou moins de réussite, hésite à se lancer au départ puis se bat contre elle et son entourage pour tenter de se hisser progressivement vers son rêve.

Mon roman est une saga familiale, un roman d’initiation mais également un roman feel good ou optimiste car oui il se finit bien, il fait du bien, il transmet un message optimiste. On en ressort, je l’espère, revigoré !

Saga familiale, roman d’initiation, feel good, mon roman est un mélange de tous ces genres. Difficile d’en privilégier un plus qu’un autre.

A moins d’inventer un nouveau genre : la saga familiale feel good !

Pourquoi pas ?

Catégories : Non classé

Le romancier est-il un lecteur frustré ? 

Je vais parler de mon propre cas, celui que je connais le mieux 🙂 Loin de moi, l’idée de généraliser. 

En ce qui me concerne, je réponds oui à cette question. Je suis devenue romancière car je suis une lectrice frustrée : j’écris des histoires que j’aimerais lire. Ainsi j’écris sur des thématiques que j’aimerais voir aborder dans des romans. Je suis la lectrice impatiente, exigeante et avide de mes propres romans (enfin pour le moment, j’ai un roman écrit et un qui est en cours d’écriture…). 

Je suis une grande lectrice, mais par phase. J’ai des périodes où je dévore les livres, c’est frénétique. Et puis, comme une source qui se tarit, j’arrête subitement. Tout simplement parce qu’ un filon s’est épuisé, parce que les lectures m’ennuient, parce que je ne trouve plus la perle rare qui parviendra à transcender ma lecture, à me transcender. Quand je suis à ce stade, j’avoue que j’ai le moral dans les chaussettes et j’erre comme une âme en peine dans les rayons de ma médiathèque en quête du Graal. 

J’ai toujours aimé lire. Plutôt de la littérature de genre : polar, thriller psychologique, saga familiale et feel-good pour alterner avec un côté plus léger. 

Ces derniers temps, en littérature, depuis le confinement, je me suis mise à pousser d’autres portes, par curiosité. C’est ainsi que j’ai découvert de nouveaux auteurs, dans des genres très différents : 

Florilège de mes dernières trouvailles qui m’ont enthousiasmée :

  • Jean Echenoz avec son roman Envoyée Spéciale : une plume ciselée et élégante, des digressions qui cassent le rythme du roman, un humour décalé. 
  • Solène Bakowski avec son roman Une belle intention : une plume alerte, rythmée, un merveilleux sens de l’intrigue 
  • Barbara Abel avec son roman Je sais pas : une très belle écriture et une façon incroyable d’instiller la tension au fur et à mesure de l’intrigue. 
  • Mélissa Da Costa avec son roman Tout le bleu du Ciel : une plume délicate, sensible dans laquelle je me suis lovée avec bonheur, une histoire originale, des personnages attachants, le cœur qui vibre au fil des pages. 
  • Laure Manel avec son roman La délicatesse du homard : un titre original, une idée d’histoire qui m’a séduite, une narration originale qui alterne le point de vue de deux personnages, un secret qui permet d’intégrer une dose de mystère, une belle histoire d’amour loin des clichés habituels. 

J’aime ces coups de foudre littéraires qui jalonnent ma vie de lectrice : c’est toujours un moment spécial, très enthousiasmant. 

Quand j’écris un roman, je suis exigeante comme la lectrice que je suis devenue au fil du temps, je cherche avant tout à satisfaire mon besoin d’émotions, à me transporter loin de tout ce que je connais en tant que lectrice. Je cherche à vibrer avec les personnages, à ressentir toutes sortes d’émotion, à être retournée comme une crêpe. 

En tant que romancière et en tant que lectrice, je cherche la même chose : je veux avoir le cœur qui bat tout au long de ma lecture et de mon écriture. En écrivant ce billet, j’en prends soudainement conscience.

J’écris :

  • sur des sujets qui me tiennent à cœur (l’adultère, la jalousie, les rapports mère-fille, les trahisons, la persévérance, l’amour, l’amitié, les secrets de famille, l’injustice, la réparation du passé, le pardon,….)
  • sur des thématiques qui m’interpellent, me questionnent, me fascinent, me font rêver (dans mon premier roman, l’effeuillage burlesque, le féminisme, l’envie de partir au bout du monde)
  • sur des lieux ou des personnages tombés dans l’oubli (mon premier roman plante le décor à Lapalisse, sur la Nationale 7)

Je relis mes écrits avec mon regard de lectrice : si je m’ennuie en lisant, si je ne ressens aucune émotion, j’essaie de comprendre pourquoi. Je tente alors de donner une nouvelle impulsion à la scène, je la réécris ou je la supprime si elle n’apporte rien à l’histoire. Ce n’est pas instantané, bien évidemment, il faut le temps de la gestation, de l’analyse : il faut digérer le fait que le chapitre est mauvais, mal écrit, qu’il ne me transporte pas ou qu’il me laisse totalement indifférente, qu’il n’apporte rien à l’intrigue, qu’il faut le relancer sur une autre piste. 

Stephen King écrivait dans « Mémoires d’un métier », qu’il lisait beaucoup et qu’il fallait lire beaucoup si l’on voulait écrire des histoires. J’approuve à 100%. Lire est essentiel, nécessaire pour aiguiser son regard sur son écriture. Comprendre même intuitivement dans un premier temps pourquoi la mayonnaise ne prend pas, qu’il y a quelque chose qui cloche, qui manque, qui patine dans la choucroute !

La lecture m’a donné envie d’écrire mes propres romans. En tant qu’apprentie romancière, la lecture joue un rôle majeur : elle porte mon écriture, l’améliore, la nourrit.

Sans les livres, je ne serais pas parvenue au bout de l’écriture de mon premier roman, Shimmy, shimmy !

Pas un seul mot écrit depuis deux ans et demi sur ce blog ! Whaou !

Mais bon, c’était pour une excellente raison, la meilleure :  tous ces mots, je les ai gardé précieusement pour mon premier roman que j’ai achevé dans un sprint ultime en février 2020.

En deux ans de temps, j’ai réalisé l’un des rêves de ma vie, écrire un roman, celui de Lorraine et de son rêve de croisière ! 🙂

Le roman s’appelle « Shimmy shimmy » pour le moment mais il est amené à changer, je le pressens !

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Pour la petite histoire, peu de temps après avoir écrit le premier billet de ce blog, je me suis sentie investie d’une motivation extraordinaire. C’est comme si ce blog m’avait mis le pied à l’étrier, m’avait hissée là où j’avais tant de mal à aller, comme s’il avait éclairé mon chemin.

Je me rappelle que le matin avant d’ouvrir ce blog « Il était des histoires », il y a deux ans et demi, j’avais dévoré un bouquin qui ne payait pas de mine à première vue mais qui m’a aidée à me lancer dans l’écriture. Ce bouquin, c’est « Comment écrire un roman en 90 jours ? » de Conrad Jones.

Comme dans de nombreuses méthodes, j’y ai fait mon marché et y ai pris ce qui me séduisait de prime abord.

Voici les deux conseils de Conrad Jones qui ont aiguillé tout mon travail d’écriture, cela a été une révélation :

  • chaque jour écrire 1500 mots
  • chaque jour, relire, réécrire, corriger, améliorer, étoffer ce qui a été écrit les jours précédents

Durant six mois, pour écrire mon premier jet, je me suis contraint à respecter les 1500 mots par jour que je pouvais parfois dépasser selon mon inspiration et mon énergie. Je dois avouer que c’était parfois très difficile, j’écrivais mes chapitres à l’aveuglette et le fait de ne pas savoir ce que je devais écrire ne m’a pas facilité la vie. Pour le deuxième roman que j’écris en ce moment, je tente d’ailleurs une nouvelle approche, une planification plus détaillée pour baliser l’écriture des différentes scènes.

Concernant le deuxième conseil, j’ai trouvé formidable de revenir sur ce qui avait été écrit précédemment. Ce conseil m’a portée et c’est grâce à lui que j’ai pu avancer chaque jour dans l’écriture de mon roman : je m’en servais comme d’une rampe de lancement pour me replonger dans l’histoire, me reconnecter à mes personnages, à mes sensations, au fil de mon intrigue. Un autre avantage à cette technique, c’est la réécriture au fur et à mesure de l’avancée du roman. C’est un gain extrêmement précieux lorsque le premier jet du roman, déjà bien abouti, se termine.

L’inconvénient est ce sentiment désagréable et parfois démotivant que l’écriture du roman fait du surplace. J’ai été tentée à plusieurs reprises de tout abandonner, la fin me semblant totalement inatteignable. Mais il faut bien avouer que cette technique est une vraie force pour moi, un plus et j’y ai vraiment pris goût. La technique de la réécriture est une bonne parade pour vaincre la procrastination et le syndrome de la page blanche.

Ce flash back pour annoncer ici que mon manuscrit est terminé, qu’il compte 350 pages environ, que je l’ai fait lire à mes bêtas lecteurs que sont mes proches, mon mari, mes parents, mes sœurs et, étape décisive, durant le confinement, luttant contre ma peur, je l’ai envoyé à une trentaine de maisons d’édition, celles qui acceptaient les envois par mail. C’était le 27 avril dernier. Et depuis deux réponses, deux refus.

J’attends toujours le retour des maisons d’édition, cela fait trois mois, mais je ne ressens pas encore d’inquiétude, nous sommes encore dans les délais. D’après ce que j’ai pu lire à droite à gauche, le délai de réponse est de trois à six mois.

J’ai également déposé mon manuscrit sur le site des Nouveaux Auteurs pour participer au concours 2021 de Femme actuelle, cette année, le jury est présidé par Françoise Bourdin. Cela fait un mois, et il est toujours en approbation. Donc là encore, j’attends.

Et la suite me direz-vous ?

Je ne me décourage pas. Je crois en Lorraine, Jacky, Mado, Gilles et Maryline. Ces personnages ne me quittent jamais, ils sont tout pour moi, jamais je ne les laisserais tomber, il ne faut pas qu’ils tombent dans l’oubli. Je ne peux pas leur faire ça. Oui, vous me prenez certainement pour une cinglée, mais je les imagine si bien mes personnages, ils sont si réels pour moi. Ils ont leur vie, là-bas, à Lapalisse, ce petit village du bourbonnais sur la Nationale Sept où j’ai planté le décor de mon roman.

Si je ne parviens pas à me faire publier par la voie traditionnelle, je suis tentée par l’auto-édition en format numérique. Cette idée, très tentante, fait son chemin petit à petit.

Je veux écrire un roman.

Mais, je bloque.

Pour trouver des solutions à mon problème :

  • Je me balade beaucoup sur internet, sur les blogs, sur You Tube : les vidéos de Samantha Bailly ont été des vidéos très inspirantes au début de ma recherche,
  • Je lis beaucoup de livres consacrés à l’écriture : des guides bourrés de conseils pour bien écrire, des biographies d’écrivains. Entre nous, mon préféré Mémoires d’un métier de Stephen King.

(Je ne manque pas de temps pour me consacrer à la résolution de mon problème, vous aurez constaté par vous-même. Donc première piste à éliminer : le manque de temps. Ce n’est pas le paramètre bloquant.)

Durant mes flâneries webesques, je me suis rendue compte que le blocage, appelé également « Syndrome de la page blanche« , est commun à de nombreux aspirants écrivains.

Ce constat m’a (un peu) détendu. Mais pour un temps seulement. Ben, oui, mon problème de blocage n’est pas résolu pour autant.

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Là, c’est moi…dans un monde idéal où je serais une romancière inspirée et prolifique

 

Des excuses bidons à foison : Quand ta créativité débordante se met en travers de ton désir d’écriture

Toute la semaine, je me prépare psychologiquement à écrire durant le week end. Arrive le week end tant attendu et que se passe-t-il ?

Le samedi, 7h00 – Le monde appartient à ceux qui se lève tôt, dit-on – le petit-déjeuner avalé, je suis remontée comme un coucou pour lancer enfin ma carrière d’écrivain ! Yes, i can ! 🙂

Mais, sur mon chemin menant à mon bureau, des obstacles surgissent.

Le bac à linge déborde. La culpabilité m’envahit. Ni une, ni deux, je fais une lessive. J’en profite pour étendre le linge de la précédente machine lancée la veille. Je remonte le linge sec depuis une bonne semaine (la buanderie se trouve au sous-sol chez moi et nous faisons la lessive une fois par semaine, tous les week-ends). Je plie et range le linge. 45 mn se sont envolées.

Allez, maintenant, je ne me laisse plus distraire : en route vers ma super carrière d’écrivain…

Le petit dernier se met à hurler. Il ne retrouve pas sa raquette pour aller jouer au tennis avec son copain Franck. Ni une, ni deux, on quadrille le périmètre et on inspecte chaque recoin de la maison à la recherche de la coquine. llumination subite. Elle est restée dans le coffre de la voiture. Une bonne demi-heure s’est volatilisée.

Ah, enfin, tranquille, je m’installe à mon bureau, encore bien motivé(e). J’allume le PC. Il ronfle tant que je me dis qu’un jour alors que j’aurais écrit la moitié de mon roman, il va me planter, là, comme un malotru…

Le téléphone sonne. C’est ma sœur. Deux heures de papotage intensif au bas mot ! On ne s’est pas parlé depuis une semaine !

Il est 12h15, je dois vite me mettre aux fourneaux pour alimenter la petite famille.

Ma carrière d’écrivain en prend un coup, mais bon, faut bien nourrir la marmaille. Pas le choix.

Une matinée comme celle-ci, c’est classique. Et franchement démoralisant. Tous ces week-ends, ces semaines, ces mois, ces années qui passent sans avoir amorcé la moindre ligne. Pfff !

FAUT QUE CA CESSE !!!!

Je dois m’y mettre sérieusement et arrêter de trouver des excuses : en gros, arrêter de procrastiner !

J’ai toujours aimé écrire.  Vers l’âge de 10 ans, j’ai commencé à écrire quelques histoires. Je me souviens vaguement des histoires que j’écrivais : le prénom de mon personnage, Eugénie, les personnages, des animaux de la forêt et puis, c’est tout. Concernant le sujet et l’intrigue, tout a été relégué au fin fond de ma mémoire.

Black out !

Le plaisir d’écrire : une parenthèse enchantée

Je ne me souviens que très vaguement des histoires que j’écrivais à l’époque.

Par contre, je me souviens clairement de cette joie que je ressentais au moment de l’écriture, ce petit moment précieux durant lequel le temps était suspendu.

Les mots couraient sur le petit cahier, les personnages prenaient vie. L’espace d’un après-midi, d’une matinée, j’étais complètement happée par mon histoire et je vivais par procuration des aventures extraordinaires.

Ma vie au collège n’était pas top et c’était un bon moyen de m’évader grâce à l’écriture. 🙂

A l’époque, je ne me prenais pas le chou avec des excuses vraiment foireuses.

J’avais envie d’écrire. J’écrivais. C’était aussi simple que ça à 10 ans.

Pendant près de 20 ans, je n’ai plus écrit une seule histoire. Mais l’écriture est restée importante dans ma vie. Je n’ai jamais cessé d’écrire : carnets de voyage, journal intime, blogs.

Et puis, à l’approche de mes quarante ans – les enfants sont devenus grands -, le besoin de trouver un sens à ma vie est devenu plus pressant.

L’écriture s’est imposée naturellement. Même si, bien évidemment, d’autres idées sont venues parasiter mon objectif de devenir romancière. Je citerais par exemple : devenir potière ou encore travailler dans les ressources humaines.

Mais, à l’heure où j’écris ces lignes, mon objectif de devenir romancière est limpide.

Alors pour répondre à ma question de départ : Pourquoi écrire un blog alors que je devrais écrire mon roman ?

Ecrire un roman me paraît insurmontable, c’est vrai. J’ai beaucoup d’idées. Trop. Le travail ma paraît titanesque. Par quoi commencer ? Par quel bout prendre le problème ?

En quatre ans, depuis que mon idée a germé, j’ai beaucoup appris : conseils, méthodes…

Depuis deux ans, une histoire s’est imposée à moi.

J’ai écrit un synopsis détaillé en mai 2017 grâce à une vidéo d’Anaël Verdier « Ecrire un roman en 100 jours ».

Aujourd’hui, une seule impulsion me manque : écrire véritablement les premières lignes de mon roman. Blocage total !

Ce blog existe pour m’encourager, me motiver, m’accompagner, déposer ici mes réflexions sur les difficultés et les joies liées à l’écriture et m’amener un jour à mon but ultime : l’écriture d’un roman.

Alors, oui, c’est vrai : j’aurais pu consacrer tout ce temps à écrire quelques lignes de mon roman. Mais, on ne se refait pas ! Mais promis, demain, je m’y mets ! 🙂

Aïe ! C’est pas gagné 😉